La BD sans limites

Bien davantage que le X, la bande dessinée érotique peut mettre en scène les perversions les plus extrêmes.




En matière d’érotisme, la bande dessinée jouit d’une liberté quasi illimitée, grâce à laquelle s’expriment les fantasmes les plus inavouables. Et contrairement aux réalisateurs de films pornographiques, les illustrateurs de bédé peuvent transgresser tabous et interdits sans avoir à tenir compte de la législation, leurs créations artistiques relevant intégralement de l’imaginaire.

Témoin de cette liberté totale, la nouvelle école américaine de bande dessinée érotique, emmenée par le dessinateur Gary Roberts. Cet ancien guitariste de rock a débuté dans la bédé au début des années 90, se spécialisant très vite dans l’illustration « BDSM » (ou sadomasochiste). En 1999, il se tourne vers le Web et crée le site darkstarprods.com où il présente et vend ses créations. Il est l’un des premiers illustrateurs à collaborer avec la revue Fansadox dont il devient la tête de pont, puis publie ses œuvres sur le site dofantasy.com, ralliant assez vite d’autres dessinateurs de talent qui ont tous commun un goût immodéré pour le sadomasochisme le plus extrême. Car, si de Templeton à Erenisch, en passant par le graphisme léché de Fernando, ou celui beaucoup plus agressif de Cagri, les styles diffèrent sensiblement, la ligne directrice, elle, ne varie guère, tous les scénarios évoluant autour du viol, du chantage et de la contrainte.

Un univers éminemment sulfureux et qui prend parfois des risques avec la censure, certains artistes comme Zerns allant jusqu’à mettre en images des « snuff movies » d’une grande violence. À tel point, que des avertissements faisant état du consentement des protagonistes (!) introduisent désormais chacune des bandes dessinées publiées par le site www.dofantasy.com .