Un porno au coude-à-coude avec le dernier Michael Mann ? C’est ce qui se passe en Suède avec « Dirty Diaries ».
« Dirty Diaries », un film soutenu par la cinémathèque nationale !
C’est un événement d’envergure. En Suède, un porno est sorti sur les écrans ce mois de septembre, ouvrant peut-être une brèche dans la distribution cadenassée des films pour adultes. Adoubé par les institutions nationales du cinéma suédois, notamment le Swedish Film Institute (ce qui ajoute au caractère incongru de la chose), « Dirty Diaries » de Mia Engberg est un film X féministe qui rencontre d’ores et déjà le succès.
« Le porno n’est pas équitable. L’image de la femme a toujours dépendu de l’homme. En tant que femme, je voulais prendre les choses en mains et montrer ma vision de la sexualité, sans oublier que le porno doit être excitant », explique la réalisatrice qui n’y va pas de main morte. Ce journal intime où le sexe se veut toujours frontal et explicite se décline sur tous les modes : de l’exhibition au coït sauvage d’un jeune couple, en passant par les scènes lesbiennes.
Bandant, donc dérangeant
Le scandale est ainsi pour beaucoup dans le succès du film. « Dirty Diaries » a été financé par des fonds publics (un budget de 48 000 €), allumant les furies des pudibonds. « Le Film Institute a eu du courage en soutenant ce projet, fait-elle remarquer avant de nuancer rapidement les choses. Cette institution ne cautionne pas le X ».
Deux poids, deux mesures, donc. Mais le film est là, remettant sur le tapis la question de l’accès au X et de sa régulation. « Le porno féministe n’est pas encore très développée. D’où l’intérêt mondial que suscite "Dirty Diaries" ». Un marché d’avenir...
Voir le site : Dirty Diaries
